La cigale et la fourmi
Jacques Bainville, Le Capital, 1927.
Un grand capitaine d’autrefois disait : « Pour faire la guerre, trois choses sont nécessaires : 1° de l’argent ; 2° de l’argent ; 3° de l’argent. »
Un grand capitaine d’autrefois disait : « Pour faire la guerre, trois choses sont nécessaires : 1° de l’argent ; 2° de l’argent ; 3° de l’argent. »
Il y a quelque chose de pourri dans la magistrature, avait dit autrefois un garde des sceaux qui s’est retrouvé depuis dans le magnifique hôtel de la place Vendôme, qu’il ne faut pas confondre avec le Ritz, bien qu’il soit à côté.
La Restauration, si bien nommée parce que la France fut restaurée par la monarchie, avait aussi relevé nos finances. Cela tout le monde le sait, vaguement, comme on sait ces sortes de choses.
En relisant ce livre de Proudhon, vieux de trois quarts de siècle, on peut apprendre bien des choses.
Comme instrument de guerre proprement dit, le sous-marin aura été moins redoutable que ne l’espéraient les Allemands. Comme machine à détruire les illusions et à torpiller les idées, c’est une arme de premier ordre.
Il est bien vrai que tout a été dit et qu’il n’existe pas plus de sujets nouveaux que d’idées nouvelles, en matière de finances et de monnaie comme pour le reste. Seulement tout est toujours redit comme une nouveauté parce que l’oubli vient vite et parce que chaque génération recommence les expériences dont la leçon a été perdue.
Il y a, dans le livre de M. Keynes, un chapitre intitulé « l’Europe après le traité » qui commence ainsi : « Ce chapitre sera fait de pessimisme. » M. Keynes ne s’occupe que des conséquences économiques de la paix.
Le rôle qui consiste à prêcher dans le désert est ingrat. Celui qui consiste à dire des vérités désagréables l’est encore plus. Et ce n’est même pas une satisfaction quand l’événement vient justifier des prévisions qui n’étaient que trop faciles.
À défaut de prévisions absolues, la science de l’économie politique permet au moins de rassembler les observations d’où il est possible de tirer des conclusions pratiques.
Nous ne dirons pas qu’il est de mode de railler les économistes parce que c’est une habitude déjà ancienne.
Il y aura vingt ans d’ici quatre mois que la guerre a éclaté et, depuis ce temps-là, les sociétés humaines ont subi des changements si profonds qu’on se croirait, au printemps de 1934, séparé du printemps de 1914 par plus d’un siècle.